L'histoire d'Emmett McCarthy

[ hs : ce n'est qu'un début, une sorte de petite introduction avant d'attaquer les choses sérieuses. ]

13 décembre 1930

Cher Journal,

Je sais que ce n'est pas commun d'avoir un homme qui écrit son journal intime mais moi, j'aime me souvenir des jours passés, avoir sans cesse un flux de vieilles pensées qui me submergent. C'est agréable de relire parfois ce que l'on a marqué sans que l'on se souvienne de l'avoir fait. Mais, l'utilisation première d'un journal intime est, pour moi, de consigner tout ce que je ne pourrais jamais dire de vive voix à la personne concernée. Ca fait lâche, certes, mais je sais que je ne peux pas faire autrement.
Parfois, il y a des choses qu'on ne peut pas dire parce qu'on est en colère ou qu'un flot de doux sentiments nous emprisonnent dans notre propre corps. Et c'est dur pour moi de tout garder. J'ai l'impression que je vais exploser. Trop de douleurs se sont accumulées en moi ces derniers temps et menacent d'ouvrir la porte des souffrance, profondément enfouie dans mon coeur. Elles risquent de déverser des paroles qui peuvent blesser l'autre. Et après, c'est à moi que ça fait mal de voir l'autre blessé par de simples mots qui se sont rués hors de ma bouche.
Les seuls êtres à qui je ne voulais jamais faire de tort, ce sont mes parents. Des parents qui étaient toujours là pour mes frères et soeurs, et aussi pour moi. Des parents qui n'admettaient pas que l'on torture des enfants, même si ce ne sont pas les leurs. Des parents qui s'aimaient profondément et qui, lorsqu'ils se disputaient,, se réconcilaient l'instant d'après par de longues séances de réconfort dans les bras de l'un et de l'autre. Et je crois bien que c'est pour cette seule raison que j'aime mes parents. Ils sont uniques et jamais rien ne les remplaçerait. Rien ni personne. Jamais.
Je pense qu'il est maintenant de faire les présentations, au cas où ce journal tomberait entre d'autres mains que les miennes. Je m'appelle Emmett McCarthy et j'ai quinze ans. Je vis dans un coin paumé de l'Amérique qui se nomme Gattinburg, dans le Tennessee, là où la forêt est particulièrement dense et regorge de gibiers. Mes parents s'apellent Thomas McCarthy et Helen McCarthy-Cooper. J'ai deux frères et une soeur. Le premier s'appelle Thomas Junior et il est âgé de 18 ans. C'est l'intello de la famille. Mon second frère s'appelle Georges et il a douze ans. C'est le petit rigolo de la famille. Et puis ma petite soeur se nomme Lucy et est âgée de huit ans. La petite soeur surprotégée par ses frères parce qu'en dehors de maman, c'est l'unique fille de la famille. Douce et gentille, c'est bien une fille.
Je ne dis pas que les hommes sont méchants et brutaux mais la douceur et la gentilesse sont des choses que les femmes possèdent au plus haut point. C'est ce qu'on appelle, je crios, l'instinct maternel. Il n'y a qu'elle qui l'ont et ceux, depuis leur plus jeune âge notamment lorsqu'elles recueillent une bête abandonnée et que le père veut tout de suite la remettre là où elles l'ont prise. C'est pour ça que j'admire autant les femmes dans leur attitude, cette attitude qui leur est si propre et chère !
Mais, comme le dit le proverbe, il faut se méfier de l'eau qui dort. Les femmes, c'est comme un fleuve en furie; une fois qu'elles se déchaînent, impossible de les arrêter. Elles effacent tous les obstacles d'un simple clin d'oeil et effraient tout alentour. Elles vous font peur, vous attaquent verbalement sans utiliser d'injures, dans le but de faire tomber vos défenses et ensuite, elles savourent l'obejt de leur digne victoire. Le pire, c'est qyue quand vous êtes un adolescent comme moi et que votre mère bute contre vos remparts pour atteindre vos points faibles et vous déstabiliser. Et c'est ce qui m'est arrivé, pas plus tard qu'aujourd'hui.